La consultation, qu'elle soit en ostéopathie ou en shiatsu, se déroule préférentiellement sur le lieu de résidence de l'animal. En effet, le transport peut être générateur de stress et donc être par conséquent contre-productif à la séance. De plus, ces thérapies étant dites holistiques (considérant à la foi l'entité physique et psychique du patient comme un tout), il est très important pour le praticien de voir les conditions d’hébergement de l'animal.

L'animal doit être vu à "froid", c'est à dire exempt de travail pendant les heures précédent la visite. En effet certaines raideurs disparaissent après l'exercice et les informations récoltées par l'observation en dynamique pourraient être faussées.  Les pieds du cheval doivent également être curés car la sonorité des pieds frappant le sol peut être révélateur de déséquilibres, et les souillures peuvent créer un amorti faussant à nouveau le diagnostique. Il doit être à jour des visites en dentisterie, maréchalerie et vétérinaire.  

Il est également conseillé de faire voir les équidés à un dentiste avant le passage de l'ostéopathe, surtout en cas de défense à la main et de refus du mors. En effet les problèmes dentaires peuvent être la cause primaire de compensations au niveau du crâne (Articulations Temporo-Mandibulaires et Cervicales hautes). Ainsi, si la dysfonction primaire n'est pas corrigée, les lésions secondaires traitées en ostéopathie finiront par revenir.   Un parage ou un ferrage récent est également conseillé.

Enfin, il est plus agréable pour le praticien de manipuler un animal propre. Néanmoins les salissures sur le corps peuvent également fournir des indications sur les déséquilibres de ce dernier, il est donc intéressant que le propriétaire note les endroits où l'animal s'est frotté pour se soulager afin d'en faire part à l'ostéopathe.  Il faut également éviter l'utilisation de lustrant pour la robe, rendant le poil glissant et peut agréable pour la manipulation. De plus, la qualité et la brillance du poil est également un bon indicateur de santé à laisser à l'état naturel quand un professionnel de la santé vient en consultation.

Tout document concernant les antécédants médicaux (radiographies, prise de sang récente, échographies, compte rendu de la visite d'achat) est intéressant à consulter en début de séance. J'ajouterai que l'animal ne doit pas  être sous traitement anti-inflammatoire ou antalgique le jour de la consultation. Il ne doit pas être non plus sous sédatif, sauf cas exceptionnel (espèces dites dangereuses) si administré par un vétérinaire et en présence de celui-ci.  Pas de contention au tord-nez pour les équidés rétifs. Une muselière peut être exigée pour les chiens de grande taille ou peu coopératifs pour éviter tout risque d'accident, voir un panier pour les chevaux mordeurs.

Certaines affections et atteintes des systèmes osseux, neurologiques, viscéraux et musculaires sont des contre-indications majeures à la pratique de l'ostéopathie. En cas de doute, prendre contact avec le vétérinaire. Voici une liste non exhaustive (un accord vétérinaire préalable peut être obtenu pour certains cas) :

- Fractures, luxations non consolidées

- Déchirure ligamentaire, tendineuse ou musculaire

- Maladies infectieuses, systémiques ou transmissibles 
- Obstruction au système circulatoire

- Arthrose au stade inflammatoire

- Atteintes de la moelle osseuse

- Syndrome de Wobbler

- Cancers et tumeurs
- Rhabdomyolyse

- Plaies ouvertes

- Fièvre

Elle dure en principe entre 30 minutes et 1h, selon l'espèce, les lésions à corriger et la coopération de l'animal. Elle a lieu de préférence sur un sol plat et stable. Pour une première séance, j'ouvre un dossier avec le propriétaire où est dressé l'historique général de l'animal suivi (identité, conditions de vie, alimentation, date d'acquisition, suivi orthopédique, vétérinaire et dentaire, antécédents médicaux, fréquence et intensité du travail etc.)  et celui spécifique à la séance (raisons de la consultation) : c'est l'anamnèse.  Un examen basique clinique préalable permet d'écarter les pathologies qui ne seraient pas du ressort de l'ostéopathie, et d'orienter le propriétaire vers la médecine vétérinaire classique.

Ensuite, l'ostéopathe procède au testing de l'ensemble des structures mobiles articulaires et musculaires en prenant en compte le schéma corporel propre à l'animal. Ces tests doivent être indolores. Ils induisent fréquemment une décontraction du patient. Le praticien peut également procéder à une écoute manuelle des structures viscérales, crânio-sacrées et tissulaires.

Une fois les restrictions de mobilité repérées, on procède à leur correction.  Les lésions primaires à l'origine des lésions secondaires doivent être corrigées en premier. Différentes techniques adaptées au patient sont mises en oeuvre pour la correction. Par exemple, pour un vieil animal, on utilisera plutôt des techniques fonctionnelles ou tissulaires afin de ne pas stresser les structures articulaires déjà endommagées par l'âge, plus douces que les techniques structurelles.

A la fin de la séance, j'explique au propriétaire les différents blocages trouvés sur le cheval et le conseille sur les exercices à faire post-séance. Le bilan, le protocole de rééducation détaillé et la facture seront envoyés par e-mail dans un délai de 24h après la séance  afin de limiter le gaspillage du papier et d'établir une trace du travail effectué pour les séances ultérieures.  Il est primordial de suivre avec rigueur le protocole de rééducation afin d'aider le corps à rétablir son équilibre plus rapidement. Il est aussi important que la séance en elle-même dans la procédure ostéopathique.

On conseille  généralement 48h de repos avec une aisance de mouvement optimale (pré, paddock) ou des séances de marche en main après la consultation. Le temps de rémission peut être plus ou moins long (de plusieurs jours à quelques semaines) selon l'importance et l'ancienneté des compensations instaurées par le corps.  Des séances de massage, stretching voir shiatsu peuvent être conseillées post-séances.