Le bien-être animal est devenu depuis quelques années la priorité des amoureux des animaux. L'ostéopathie fait partie de ces méthodes pour améliorer le confort et le bien être de nos amis poils, à plumes et même à écailles. En tant qu'ostéopathe pour animaux non vétérinaire, je souhaiterai que chaque propriétaire intègre la consultation comme une démarche à part entière et complémentaire au protocole de soin vétérinaire. En effet, beaucoup de personnes ignorent les bienfaits procurés par cette dernière. Ainsi, que votre animal soit un cheval de compétition ou de course, un chien d'agility ou de mordant, un chat de compagnie, une vache laitière... Chacun peut tirer bénéfice du traitement ostéopathique.
Chaque jour, le corps est agressé par une multitude de stimulus, aussi bien internes qu'externes, physiques (environnement inadapté, maladies, contraintes sportives, chutes, blessures etc.) ou émotionnels (anxiété, colère, tristesse, stress etc.). Pour faire face à ces derniers, le corps a recours à des micro-adaptations de la posture également appelées compensations. Un suivi bien mené permet de faire face aux comportements inexpliqués, et donc de garantir la sécurité du propriétaire et de son entourage.
Un corps en équilibre a tous les atouts nécessaires pour faire face aux agressions. Quand sa capacité d'adaptation est dépassée, la pathologie arrive (fractures, déchirements musculaires, problèmes osseux, ligamentaires ou tendineux, troubles fonctionnels etc.). L'ostéopathie permet un rééquilibrage corporel garantissant une santé plus durable. Elle a donc tout son intérêt en thérapie préventive, c'est pour cela qu'il est recommandé de faire contrôler son animal une à deux fois par an même si l'animal ne présente aucun symptôme visible de déséquilibre.
Les athlètes de haut niveau ont compris l'intérêt de l'ostéopathie pour le maintien et l'amélioration de leurs performances. Ils sont régulièrement suivis, et ce quelque soit la discipline, par un praticien compétent.
Nos animaux de compétition doivent à juste titre recevoir autant d'égards que ces athlètes humains. Ils ont un seuil de tolérance à la douleur supérieur au notre et certaines (courbatures, blocages articulaires) pourront passer inaperçues avant que la lésion ne prenne de l'ampleur. On doit donc agir avant qu'un cercle vicieux ne s'instaure dans le schéma corporel de l'animal (la douleur entraîne des compensations qui engendrent à leur tour de la douleur). Ainsi, les structures corporelles libres minimisent le risque de blessure, optimisent la récupération structurelle et améliorent les performances en rendant l'animal disposé à travailler dans de bonnes conditions.
L'ostéopathie peut être employé pour des difficultés à la reproduction (mâle ou femelle), après une mise-bas difficile (aussi bien pour la mère que pour la progéniture), suivi de la croissance de l'animal pour quelle se déroule sans heurt ou des reproducteurs etc. Elle est aussi intéressante dans le cadre du suivi des vieux animaux, afin de les aider à garder leur souplesse musculaire et articulaire le plus longtemps possible. Cela permet de ralentir le développement des troubles de la vieillesse.
De plus, la séance peut parfois permettre d'éviter la médication aux animaux destinés à la consommation.
L'ostéopathie peut optimiser la récupération du corps après un traumatisme important, qu'il soit physique ou émotionnel. Elle prend aussi son intérêt dans le suivi des chevaux convalescents qui récupèrent d'un accident ou d'une opération. Le suivi post-opératoire ou post-traumatique se fait conjointement avec l'avis du vétérinaire.
Le propriétaire doit être attentif à l'apparition de symptômes dont les origines peuvent être liées à des troubles fonctionnels du corps, qui peuvent être corrigés en ostéopathie. Voici une liste non exhaustive des différentes manifestations de blocages ostéopathiques :
- Changement de comportement (brutal, non expliqué)
- Boiteries et raideurs persistantes (consultation vétérinaire en première intention pour diagnostic différentiel essentielle)
- Amyotrophie, dissymétrie corporelle
- Défense au travail (encensements, ruades, cabrés, refus et dérobades)
- Irrégularité dans les allures (consultation vétérinaire en première intention)
- Baisse de performance, récupération difficile
- Amaigrissement, paralysie partielle (après consultation vétérinaire)
- Difficulté dans l'exécution d'un mouvement
- Tête latéralisée d'un côté, mouvement difficile dans l'autre
- Sensibilité exacerbée à un endroit du corps
- Troubles de l'appareil respiratoire, digestif, uro-génital (après consultation vétérinaire)
- Chaleurs douloureuses
Il ne faut pas perdre de vue que l'équilibre du cheval est modifié par
l'équilibre et la posture de son cavalier. Si ce dernier a des blocages ostéopathiques non traités (et bien souvent, inconscients !) il les transmettra à sa monture, qui se raidira à son tour. De
même, une selle doit être adaptée à la morphologie du cheval et de son cavalier, aussi est-il important de la faire contrôler par un professionnel (saddle-fitter pour le mieux, et au minimum par
un professionnel avertit sur les questions de matériel).